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Éducation des enfants : le point sur les récompenses et les punitions 

Par Daniel Lambert, psychologue

Éducation des enfants : Ne sous-estimons pas le pouvoir des récompenses

Regardez ce que l'enfant de 0-3 ans réalise de spectaculaire. Il a appris à :

• Marcher 
• Manger 
• Parler

Et qu'avons-nous utilisé comme parents pour les amener à accomplir ces tâches extrêmement difficiles ? Les encouragements, les félicitations, les sourires. Connaissez-vous des parents qui, devant un enfant de 18 mois qui trébuche, se mettent à crier : "Combien de fois je te l'ai répété, tu mets un pied devant l'autre et tu regardes où tu marches!!!" Jamais cette idée ne nous effleure même l'esprit!

Et regardez tout ce que les petits enfants apprennent, et avec le sourire en plus. Ils se relèvent, recommencent, retombent, se font encore mal et se relèvent. N'est-ce pas ce qu'il faut souvent pour réussir dans la vie, la persévérance? 

Et si vous doutez que manger, marcher et parler soient difficiles, allez parler aux adultes qui doivent le réapprendre à cause d'un accident qui les a laissés paralysés, par exemple. On constate rapidement que ces tâches que nous prenons pour acquis demandent énormément de coordination, de précision, etc. et ne s'acquièrent qu'après beaucoup d'efforts.

Alors n'oublions jamais d'encourager nos enfants, de les féliciter, de leur sourire parce qu'ils ont accompli de véritables miracles de cette façon.

Éducation des enfants : Pourquoi faire attention aux punitions? 

• Il est facile d'en abuser. En effet, plus on punit, plus notre attention risque d'être attirée par les comportements négatifs et les erreurs de l'enfant. Alors, plus on risque de punir et moins on risque de penser à féliciter, encourager, vous savez, ce qui a déjà fait des miracles... 

• Plus l'enfant se fait punir, plus il risque d'avoir l'impression que peu importe ce qu'ils fait, ça ne donne rien, alors à quoi bon faire des efforts?

Être parent n'est pas toujours facile et les enfants ne viennent pas avec un manuel d'instruction. Nous apprenons alors, nous aussi, de nos erreurs. Félicitations de prendre le temps de vous informer.

 

Si nous devons punir, assurons-nous de respecter les critères d'efficacité des punitions 

L'objectif d'une punition est de faire comprendre à l'enfant que nous ne sommes pas d'accord avec un de ses comportements et que nous ne voulons pas qu'il le répète. Alors, nous devrions :

• Faire suivre la punition le plus tôt possible suite au comportement que nous désapprouvons : l'enfant sera alors plus à même de faire le lien entre son comportement et la conséquence.

Punir un enfant l'après-midi pour une faute commise le matin n'est pas à conseiller, ne serait-ce que pour la raison suivante : Peut-être l'enfant aura-t-il été très gentil tout le restant de l'avant-midi, après sa faute, et donc, lorsque la punition arrivera, il pourra la trouver injuste parce qu'il a été gentil. Il risquera de conclure qu'être gentil ne vaut pas la peine et moi, comme parent, je veux qu'il conclu, au contraire, qu'être gentil est beaucoup plus plaisant que de ne pas agir convenablement. Les "Attends qu'on revienne à la maison, Attends que ton père sache cela, ou les Pas de sortie en fin de semaine, sont donc beaucoup moins efficace qu'une punition que l'on applique tout juste après la faute commise par l'enfant.

• Nous assurer que la punition soit en lien logique avec la faute commise. De cette façon, l'enfant pourra mieux comprendre sa faute et s'en rappeler, parce qu'elle aura davantage de sens à ses yeux. Priver un enfant de Nintendo parce qu'il s'est promené dans la rue à vélo alors que nous l'avions prévenu de demeurer dans la cours, ne serait pas idéal. Encore une fois il pourra trouver la punition injuste et elle n'aura pas l'impact désirée. Privons-le plutôt de sa bicyclette, conséquence logique de sa faute. 

• Être constant dans ce que nous exigeons de l'enfant. Plus nous serons constants, plus vite l'enfant comprendra nos règles et réalisera que nous y tenons et donc qu'il est inutile de tenter de les contourner. Par conséquent, plus vite il pourra s'y conformer et plus vite nous pourrons le féliciter au lieu de le punir. 

• Nous assurer que nos exigences sont réalistes en regard de l'âge de l'enfant, voir Attentes. 

• Nous assurer que nos punitions ne comportent pas trop d'effets secondaires nocifs. Nous savons ce qu'est un effet secondaire avec les médicaments, avec les punitions, c'est pareil. Certaines punitions peuvent comporter tellement d'effets secondaires, ou des effets secondaires tellement nocifs que nous serions mieux de ne pas les utiliser et de penser à une autre punition. Le meilleur exemple de ceci serait de crier ou de frapper l'enfant. Crier après un enfant peut être efficace à court terme, l'enfant est saisi, a peur, se calme. Par ailleurs, voici l'effet secondaire à éviter : En criant pour résoudre un problème que nous vivons comme adulte (tu ne viens pas manger alors que je t'appelle depuis 10 minutes), nous enseignons à l'enfant qu'une façon très efficace de régler nos problèmes est de crier après les autres. Et lorsqu'il le fera, car il le fera sûrement, lui crierons-nous : "Combien de fois faudra-t-il que je te le répète?! Crier n'arrange rien, ce n'est pas comme ça qu'on règle nos problèmes dans la vie!!!"

Pour ce qui est de frapper, mise à part le risque évident de blesser l'enfant, voir Syndrome du bébé secoué*, nous apprenons encore une fois à l'enfant que lorsque ça ne va pas à notre goût, une solution consiste à frapper. Si ça marche pour que papa obtienne la paix, pourquoi ça ne marcherait pas pour qu'Antoine l'obtienne à la maternelle lorsque Félix désire le même jeu que lui et refuse de lui donner? Voilà ce que j'entends par effet secondaire nocif.
 

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